Les manipulations de l’information ne sont pas un phénomène nouveau. Leur actualité récente est liée à la combinaison de deux facteurs : d’une part, les capacités inédites de diffusion rapide et de viralité offertes par internet et les réseaux sociaux, couplées, d’autre part, à la crise de confiance que vivent nos démocraties et qui dévalue la parole publique allant jusqu’à relativiser la notion même de vérité. Les élections américaine de 2016 et française de 2017 ont jeté une lumière crue sur ce phénomène, ses ressorts et ses conséquences. L’information est de plus en plus considérée comme un bien commun, dont la protection échoit à tous les citoyens préoccupés par la qualité du débat public. C’est avant tout à la société civile de développer sa propre résilience. Les gouvernements ne peuvent et ne doivent venir qu’en appui de cet effort, mais ils ont un rôle clé, tant ils ne peuvent se désintéresser d’une menace qui vise à miner les fondements de notre démocratie et donc, in fine, de notre sécurité nationale.