Cet article du MIT présente les conclusions d’un rapport interne de Facebook. Selon ce rapport, en amont des élections américaines de 2020, les “usines à trolls” ont réussi à gagner en visibilité, tant et si bien qu’elles ont réussi à s’imposer comme étant les pages Facebook les plus populaires chez deux publics : les chrétiens et les Afro-Américains. Ces “usines à trolls”, localisées en Europe de l’Est, sont opérées par des groupes organisés travaillant de façon coordonnée pour produire du contenu provocant, souvent propagandiste, sur les réseaux sociaux, et toucher une audience aussi large que possible à des fins monétaires ou de propagande.
Selon le rapport, ces “usines à trolls” font partie d’un réseau plus large qui aurait atteint près de 140 millions d’Américains. Ces organisations parviennent à gagner en visibilité en tirant partie de l’algorithme de Facebook de suggestion de contenu.
Le rapport identifie trois facteurs qui ont contribué à la forte visibilité de ces pages. Premièrement, Facebook ne pénalise pas le fait de poster du contenu non-original, ce qui permet de reposter du contenu qui a déjà été viral, et qui le sera à nouveau une fois re-partagé. Deuxièmement, de par l’algorithme de Facebook, un utilisateur peut se voir proposer du contenu d’une page qu’il ne suit pas. Cela permet aux pages de trolls d’élargir rapidement leur audience. Enfin, le système de classement de Facebook récompense les contenus suscitant le plus d’engagements. Généralement, les fausses informations, les pièges à clic et les contenus politiquement polarisants reçoivent plus d’engagements, ce qui permet aux usines à troll de gagner en visibilité.