Que sont les Facebook Files ?
Les Facebook Files sont une série d’articles publiés par le Wall Street Journal basés sur des documents internes de Facebook, dévoilés par la lanceuse d’alerte Frances Haugen. Ces documents portent sur le fonctionnement de l’entreprise, ses manquements en termes de modération, de lutte contre la désinformation et de lutte contre la propagation de contenus dangereux. Un article de Numerama résume les 8 principales révélations des Facebook Files :
Nous avons sélectionné quelques articles faisant le point sur les révélations des Facebook Files et sur leurs implications :
Le Monde - Facebook mis en cause par un nouveau lanceur d’alerte
Quelques semaines après les révélations de l’ingénieure Frances Haugen au sujet de Facebook, un nouvel employé révèle que la plateforme n’a pas réellement cherché à lutter contre la désinformation, les discours haineux, afin de ne pas perdre en popularité auprès de ses utilisateurs.
The New York Times - Alarme interne, haussement d'épaules en public : Les employés de Facebook dissèquent son rôle lors des élections.
Cet article du New York Times relaie et détaille des documents internes montrant que des employés de Facebook avaient tenté de signaler la circulation de fausses informations et de théories complotistes avant et après les élections de novembre. A chaque fois la compagnie s’est montrée peu encline à résoudre ces problématiques.
The New York Times - En Inde, Facebook est aux prises avec une version amplifiée de ses problèmes.
Selon cet article du New York Times, des documents internes montrent que Facebook peine à lutter contre la désinformation, les discours haineux et la célébration de la violence au sein de son marché le plus vaste, l’Inde. Dans le cadre d’une expérience, un compte vierge a été créé et a suivi les recommandations générées par l’algorithme de la plateforme. Le fil d’actualité de ce compte s’est rapidement retrouvé submergé de discours haineux, d’images violentes et de fausses informations. Cela semble corroborer les arguments avancés par des associations et activistes sur le terrain, selon lesquels la plateforme se développe dans des pays sans comprendre ou anticiper l’impact qu’elle pourrait avoir sur la culture et la politique locales. Ces groupes dénoncent également le manque de volonté de Facebook de déployer les ressources nécessaires pour lutter contre ces problématiques qu’elle amplifie ou crée.
Slate - La crise de Facebook en Inde pourrait être la pire de toutes les crises de Facebook
Selon cet article de Slate, 87% du budget de Facebook pour lutter contre les fausses informations serait réservé aux Etats Unis. De plus, les algorithmes utilisés par la plateforme pour classer certains contenus comme relevant de la désinformation ne seraient pas suffisamment développés pour reconnaître les contenus litigieux postés dans d’autres langues que l’anglais. Toujours selon cet article, en Inde la plateforme se serait montrée complaisante vis à vis de la rhétorique islamophobe d’organisations hindi nationalistes proches de Narendra Modi, contribuant ainsi à banaliser des discours de haine.
D’après cet article de CNN, Facebook n’aurait pas fourni d’efforts à la mesure de la violence et de la viralité de contenus haineux lors de la guerre civile en Ethiopie. Ainsi, malgré les avertissements d’employés sur l’utilisation de la plateforme pour propager des discours haineux et des appels à la violence, la compagnie n’a pas été en mesure d’apporter des réponses adaptées, d’augmenter son budget de modération ou d’adapter ses algorithmes de détection de contenus dangereux aux langues locales.
Wall Street Journal - Facebook savait qu'Instagram était toxique pour les adolescentes, selon des documents de l'entreprise.
Cet article du Wall Street Journal, basé sur les documents internes de Facebook, montre que la compagnie est bien au fait de l’impact négatif d’Instragram sur la santé mentale de certaines de ses utilisatrices. Ainsi le document interne dévoile que l’application aurait un effet nocif pour une utilisatrice sur trois. Malgré cela, le réseau social n’aurait pas mise en œuvre de solutions concrètes et ambitieuses pour améliorer la situation. Pire, dans sa communication publique, la plateforme aurait eu tendance à minimiser ses effets délétères sur ses utilisatrices.
WIRED - Facebook utilise des calculs trompeurs pour masquer son problème de discours haineux
Selon cet article de WIRED, l’algorithme de Facebook de lutte contre les discours haineux serait inefficace, contrairement à ce que clame publiquement la compagnie. En effet, selon des rapports internes, seuls 3 à 5% des discours haineux seraient supprimés, contrairement aux 90% que l’entreprise revendique supprimer. L’auteur suggère que les plateformes publient leurs taux de suppression de contenu délétère dans différentes catégories (haineux, désinformation) afin de créer plus de transparence.
Le Monde - En changeant de nom pour Meta, le groupe Facebook parie sur l’avenir
Cet article du Monde revient sur le changement de nom du groupe Facebook, annoncé le 28 octobre 2021. Ce changement de nom intervient alors que le groupe est pris dans le scandale des Facebook Files. Le groupe souhaiterait ainsi se donner une image portée vers l’avenir et le développement d’une expérience utilisateur inédite à travers le « métavers ». La volonté du groupe est de révolutionner les réseaux sociaux grâce à l’intégration et à la consolidation de la réalité virtuelle. Pour ce faire, le groupe s’est doté d’un investissement de 150 millions de dollars pour encourager les développeurs à créer du contenu sur sa plateforme de réalité virtuelle.